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Mériter la Source

Novembre 2022

Depuis les confins de l’univers jusqu’aux larmes d’un père ou le cri du nouveau né, alchimie implacable d’atomes et d’électrons : l’eau nourricière, divine matière. Eau féconde, eau maternelle, mon berceau… tu t’évapores !

C’est dans une immersion tendre et malicieuse que Laure Neumann nous invite ici, une méditation émerveillée sur notre existence et devant nos yeux d’enfant.

Bols, jarres, soucoupes, fragments de terre domestiquée… tout est bon pour le contenir, l’apprivoiser, ce miracle de la vie, qui nous échappe pourtant, comme du sable entre les doigts.

Les esprits du végétal y butinent à loisir, dans un cortège énigmatique, un retour improbable à la terre…
Le vertige nous prend face aux suspensions  acrobatiques et les atterrissages aléatoires de ces échantillons botaniques et de leurs formes fractales jusqu’à l’infini.

L’onde, la vibration de la vie, nous chuchote ses secrets parmi ses reflets moirés, elle nous entraîne vers ce calme d’avant l’orage, que l’on voudrait éternel.

Fragile et soyeux, un équipage orné de plumes parcourt les murs, telle une procession d’allégories tribales et secrètes. Une évocation-hommage, entre larmes et fascination, de tous ces animaux méprisés ou juste méconnus. Vous voilà ici, parmi nous, vos toutes petites âmes, tels des anges gardiens, nous regardent pour toujours.

Ici, dans leur habit de bronze noir, les urnes, impassibles ou extatiques, nous rappellent à notre insignifiance, à cet océan de poussière qui est notre destin.

Et là, extraite de son magma de granit, une tête bienveillante et si douce nous contemple, depuis son rêve éveillé qui la captive.

Car nous en sommes, toi et moi, de cet aréopage.
Témoins discrets mais attentifs, enivrés ou songeurs, nous observons les mécaniques de la matière et leur mystère.

Création Romain Claris